L'Arc

Pont en pierre surplombant l’Arc, fleuve côtier provençal, entouré de paysages vallonnés, illustrant le réseau hydrographique dense de son bassin versant.

L'Arc et son bassin versant

L’Arc, fleuve côtier provençal, trace son chemin d’est en ouest sur 85 km, descendant de 470 m d’altitude à Saint-Maximin (Var) jusqu’à son embouchure dans l’étang de Berre au niveau de Berre l'Étang (Bouches-du-Rhône). Au nord, la montagne Sainte-Victoire veille sur sa vallée, tandis qu’au sud, le mont Aurélien et la chaîne de l’Étoile accompagnent son parcours.

Son bassin versant, souvent appelé « l’Arc et son chevelu », regroupe un dense réseau hydrographique, particulièrement développé dans la haute vallée grâce aux reliefs qui favorisent l’érosion.

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Géographie : affluents et communes

Carte illustrant le réseau hydrographique du bassin de l'Arc avec ses principaux affluents en rive droite et rive gauche.

L'Arc et ses affluents

Le réseau hydrographique du bassin de l'Arc comprend une vingtaine d’affluents principaux. En rive droite : la Tune, la Partie, la Groule, l’Aigue Vive, le Bayeux, la Cause, la Torse, le Malvallat, le Vallat des Marseillais, le Vallat des Eyssarettes. En rive gauche : le Vallat des Très Cabrès, la Gardi, le Longarel, le Ruisseau de Genouillet, le Ruisseau de la Foux, le Verdalaï, le Grand Vallat de Fuveau, la Luynes, la Jouïne, le Grand Torrent.

Entre villes et villages

Ces cours d'eau traversent 33 communes : Aix-en-Provence, Beaurecueil, Belcodène, Berre-l’Étang, Bouc-Bel-Air, Cabriès, Châteauneuf-le-Rouge, Coudoux, Éguilles, Fuveau, Gardanne, Gréasque, La Fare-les-Oliviers, Lançon-Provence, Le Tholonet, Les Pennes-Mirabeau, Meyreuil, Mimet, Ollières, Peynier, Pourcieux, Pourrières, Puyloubier, Rousset, Saint-Antonin-sur-Bayon, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Saint-Savournin, Simiane-Collongue, Trets, Vauvenargues, Velaux et Ventabren

Vue aérienne du bassin versant de l'Arc, avec un panorama sur les communes de Simiane, Gardanne et les environs.
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Écosystème : activités et biodiversité

Territoire sous pression !
*Pression anthropique : effets générés par les activités humaines (urbanisation, agriculture, équipement), sur les ressources naturelles et les écosystèmes.

Ici, ça pousse comme des champignons

Sur l’ensemble du territoire de l’Arc, la pression anthropique* est particulièrement marquée. Si la majorité des habitants sont des Bucco-rhodaniens, le bassin compte aussi des Varois (rappelons que l’Arc prend sa source à la limite du Var avec les Bouches-du-Rhône). Les activités humaines représentent des enjeux de taille dans les vallées, c’est-à-dire en bordure des cours d’eau.

Les Bouches-du-Rhône sont le troisième département le plus peuplé de France.

Industrie et commerces

L’activité économique se répartit sur l’ensemble du bassin. On y trouve toute taille d’industrie et de commerce : de l’atelier isolé à la zone industrielle, du comptoir à l’usine, de la rue des commerces au magasin central. Les quatre principales zones industrielles et commerciales imposent par leur taille et soulignent l’aspect urbain du territoire. Fierté pour les uns, mauvais exemple pour les autres, une d’entre elles tient la pole position de la plus grande zone commerciale de France. La connaissez-vous ? Alors que le territoire artificialisé par ces activités ne représente qu’à peine 17 km2, soit 2 % des surfaces du bassin versant, la pression qu’elles exercent y est particulièrement forte, notamment en matière de pollution et d'imperméabilisation des sols.

Un couple avec leur chien et une famille profitant d'une promenade en bord de rivière sur le bassin versant de l'Arc.

Il fait bon vivre dans le Sud !

Environ 300 000 personnes vivent sur le bassin versant, avec une densité de 400 habitants/km², soit presque 4 fois plus que la densité moyenne française. L’agglomération d’Aix-en-Provence et le bassin de Gardanne sont les territoires les plus peuplés, avec des taux de croissance de la population de près de 15 % par décennie.

La population a augmenté de 150% en un peu plus de 50 ans !

Ça roule de partout !

De nombreuses infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires tissent un filet aux mailles serrées sur le territoire, occupant plus de 10 km2 du bassin versant.

Canaux, autoroutes, routes nationales, départementales, communales, chemins de fer, ce dense réseau linéaire traverse plaines et zones inondables.

20 % de la superficie du bassin de l'Arc sont dédiés à l'agriculture.

Côtes de Provence et ratatouille

Des sommets de la haute vallée de l’Arc aux contreforts du Mont Aurélien et de la Sainte-Victoire, les cultures viticoles et céréalières sculptent le paysage et témoignent d’un savoir-faire local. Le bassin de l’Arc est particulièrement renommé pour son vignoble, qui bénéficie de l’appellation « Côtes de Provence – Sainte-Victoire ». Dans la plaine aixoise, les cultures céréalières et maraîchères prédominent, tandis qu’en basse vallée, vignes, serres maraîchères et champs d’oliviers dessinent le paysage.

Cependant, la ressource en eau de l’Arc fait face à une pression croissante, conséquence des multiples activités humaines. L’agriculture, bien qu'essentielle, peut aussi avoir un impact sur la qualité de l’eau et les milieux aquatiques, notamment à travers l'utilisation de pesticides.

Quand libellules, grenouilles et anguilles se donnent en spectacle

De nombreuses petites et quelques grandes zones humides jalonnent les bords de l’Arc et de ses affluents. Toutes offrent une biodiversité riche et foisonnante. Parmi ces zones, on compte évidemment notre ripisylve, forêt des berges qui enveloppe en grande partie les 660 km de cours d’eau du bassin.

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Hydrologie : sécheresses et inondations

L'Arc a débordé, et plus d'une fois !

L’étude des archives communales et départementales montre que l’Arc ainsi que ses affluents ont toujours débordé, même si notre mémoire tend à l’oublier ! Des archives remontant au XVe siècle font état de débordements de l’Arc dans la plaine des Milles ! Une trentaine de crues sont archivées pour le XXe siècle. Les crues les mieux connues sont les plus récentes : octobre 1972, octobre 1973, janvier 1978, septembre 1993, décembre 2003 et décembre 2008.

Voir l'étude des crues historiques de l'Arc
Janvier 1978
Des habitants de Berre l'Étang essuient les dégâts d'une crue majeure de l'Arc.

Crues lentes, crues rapides ?

Les crues lentes se forment après un épisode pluvieux prolongé de moyenne intensité réparti sur l’ensemble du bassin versant. La rivière sort lentement de son lit mineur et occupe son lit moyen et éventuellement son lit majeur. Le temps de montée de la crue est de l’ordre de 24 heures.

Se produisant généralement en automne, les crues rapides sont provoquées par des épisodes orageux très intenses de courte durée. Brutales et violentes, ces crues sont générées par un ruissellement et une concentration des eaux rapides. Le temps de montée de la crue est de l’ordre de quelques heures seulement, selon le cours d’eau.

Des ruisseaux souvent à sec

Après les mois d’été, pendant lesquels l’Arc coule peu (moins de 1 m3/s), voire s’assèche sur son linéaire varois amont d’Aix-en-Provence, les pluies d’automne font augmenter son débit pour atteindre en hiver, une moyenne de 2 à 4 m3/s.

Influencé par un climat méditerranéen, il peut même atteindre plusieurs centaines m3/s à l’occasion d’événements pluvieux rares et très intenses.

En d’autres termes : même dans le Sud, il pleut. Et il peut y pleuvoir très fort ! Plus fort qu’ailleurs.

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Patrimoine : art et culture

L’Arc, muse des peintres

Paul Cézanne, évidemment !

L'Arc a offert à Cézanne de nombreuses sources d'inspiration, et de nombreux souvenirs, partagés avec ses camarades Émile Zola et Baptistin Baille. Enfants, ces derniers se baignent dans l'Arc et se promènent à l'ombre de sa ripisylve.

L'eau fait partie de l'imaginaire du peintre et exerce sur lui un irrésistible attrait.

* Le pont des Trois Sautets, Paul Cézanne, Cincinnati Art Museum, don de John J. Emery
« Ce qu’il y a de sûr, c’est que je brûle d’aller en plongeur intrépide sillonner le liquide de l’Arc et dans cette eau limpide attraper les poissons que m’offre le hasard »
*Extrait d’une lettre de Paul Cézanne, adressée à Émile Zola en 1858 — Les Amis du Musée Granet L’Atelier Cézanne
* Baigneurs, vers 1890-1892, Paris, musée d’Orsay, donation de la baronne Eva Gebhard-Gourgaud
* Baigneuses sous un pont, vers 1900, New York, The Metropolitan Museum of Art
* La Montagne Sainte Victoire et le viaduc de la vallée de l’Arc, 1882-85, New York, Metropolitain Museum of Art, New York

L’Arc, et l’architecture

L’aqueduc de Roquefavour

50 000 m3 de pierres taillées, six années de construction, le génie d’un jeune ingénieur directeur, Franz Mayor de Montrichet, et voilà que naît en 1847 le plus grand aqueduc en pierre du monde ! Cette nouvelle voie aquatique permet, encore aujourd'hui, d'acheminer l’eau de la Durance jusqu’à Marseille et ses environs.

Le pont de Saint-Pons

Nous sommes au début du XIVe siècle. Un pont au lieu-dit de Saint-Pons permet désormais de franchir l’Arc en pays aixois dans la plaine des Milles. Devenu très rapidement un point de passage incontournable, il est élargi cinq siècles plus tard pour permettre le croisement des chariots.

Depuis, l’ouvrage classé monument historique n’a plus été modifié. En revanche, au fil des siècles, le bruit des sabots a été remplacé par celui des véhicules motorisés qui le traversent quotidiennement par milliers.

Le pont des Trois Sautets

Moins connu pour son architecture, il abrite des souvenirs célèbres, plus au moins joyeux.

Cézanne l’a peint en 1906. « La voiture viendra me prendre et me conduira à la rivière, au pont des Trois Sautets. Là, il y a plus de fraîcheur. » disait-il dans une lettre à son fils

Winston Churchill s’y délassa à ses heures perdues en 1948 ; notamment pour peindre.

En traversant le pont en 1964, le chanteur Serge Lama fut victime d’un grave accident de voiture dans lequel le frère d’Enrico Macias, Jean-Claude, ainsi que Liliane Benelli, pianiste de Barbara et fiancée de l’époque de Serge Lama, trouvèrent la mort.

L’Arc sous l’œil des photographes

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Vos questions fréquentes

Peut-on se baigner dans l'Arc ?

Malheureusement, non ! Bien que l’Arc fut autrefois un lieu de baignade très apprécié, les activités nautiques et la baignade sont aujourd’hui déconseillées. En cause : la qualité bactériologique de la rivière encore insuffisante pour autoriser la baignade.

Sachez qu’en poussant un peu plus loin, au-delà des limites du bassin de l’Arc, deux magnifiques piscines naturelles vous accueillent pour piquer une tête, si vraiment l’envie se fait trop sentir. A savoir la mer Méditerranée et l’étang de Berre !

Où se promener au bord de l'Arc et ses affluents ?

Aménagés pour les habitants, les promeneurs de passage et les habitués du footing, quelques jolis sentiers longent les bords de l’Arc et les ruisseaux affluents. Berges et ripisylves y offrent fraîcheur et ombrage et composent des paysages aux ambiances variées selon les saisons.

Les quelques promenades publiques sont une véritable occasion à saisir pour accéder au plus près de l’eau :

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